Quel a été le poids des réseaux sociaux dans l’élection américaine ?

Quel a été le poids des réseaux sociaux dans l’élection américaine ?


Pour de nombreux spécialistes, journalistes et chroniqueurs médias, les réseaux sociaux ont eu une influence considérable dans l’élection américaine, quitte avoir été des faiseurs de désordre ou des facteurs de désinformation. Ce qui nous amène à nous demander concrètement, quel a été le poids des réseaux sociaux dans l’élection Américaine ?


Facebook, Twitter et Tik Tok au cœur de la campagne présidentielle américaine.

Les deux candidats à la présidentielle américaine, Donald Trump et Joe Biden, n’ont pas mené la même campagne électorale. Au début de celle-ci, l’ancien vice-président démocrate s’est fait discret, contrairement au président sortant, qui lui est resté omniprésent sur la scène publique et surtout sur les réseaux sociaux, notamment twitter. Dan Scavino Jr, fidèle collaborateur de Donald Trump depuis sa victoire en 2016, a été sans aucun doute l’homme qui se cachait derrière les tweets sulfureux et controversés du président démocrate.

Twitter et Facebook ont été les réseaux sociaux phares des pro-Trump pendant l’élection américaine. Les anti-Trump eux, se sont emparés de Tik Tok, le réseau social chinois, afin d’exprimer leurs mécontentements concernant la politique du président républicain. D’ailleurs ces dernières semaines, Donald Trump a dénoncé ce réseau social, en l’accusant de recueillir des informations personnelles des Américains pour le compte du gouvernement chinois.

Des publicités ciblés sur les réseaux sociaux durant la campagne présidentielle américaine.

La carte des Etats ayant reçu le plus de publicités ciblées au cours des derniers mois recoupe très largement celle des swing states, ces Etats particulièrement disputés et dotés d’un grand nombre de grands électeurs : Arizona, Floride, Texas, Pennsylvanie, Michigan et Caroline du Nord. Dans une moindre mesure, d’autres Etats ayant basculé dans un sens ou dans l’autre cette année ont également été l’objet d’importantes campagnes en ligne : le Wisconsin, l’Illinois, la Géorgie, le Minnesota et l’Ohio.

La pratique n’est pas nouvelle, depuis que Google, Facebook et d’autres entreprises permettent de cibler plus ou moins précisément les électeurs, les campagnes américaines ont eu largement recours à leurs outils d’une manière qui serait illégale en France, comme dans la quasi-totalité des pays européens. Contrairement aux publicités télévisées, utiles pour toucher un large public, celles des réseaux sociaux permettent de viser directement des démographies particulières, et donc d’adapter le message.

Le candidat Biden, a ainsi diffusé plusieurs publicités visant spécifiquement les femmes, ou des messages en espagnol à destination de la communauté latino. De son côté Donald Trump a publié des annonces à destination des retraités de Floride affirmant que Joe Biden augmenterait leurs impôts.

Des millions de dollars dépensés en publicités social média.

Durant les campagnes, notamment lors de la dernière ligne droite, les budgets publicitaires sur les réseaux sociaux se sont envolés. Les deux camps ont dépensé plusieurs millions de dollars par jour en publicités ciblées.

Les publicités « officielles » des deux campagnes n’ont représenté toutefois qu’une partie des publicités politiques diffusées sur les réseaux sociaux. D’importants montants ont également été investis en ligne par des Super-PAC, ces associations autorisées aux Etats-Unis qui servent à collecter des fonds et à diffuser des publicités de manière opaque. America First, un important Super-PAC pro-Trump, a ainsi diffusé pour plus de 7 millions de dollars de publicités sur Google depuis le début de la campagne, soit 10 % des dépenses de la campagne officielle de Donald Trump. Le Biden Victory Fund à lui débourser plus de 15 millions de dollars, soit près de 20 % du budget de la campagne officielle de Joe Biden.

Des restrictions appliquées par les réseaux sociaux pendant l’élection américaine.

En septembre, Facebook et Google ont annoncé des limitations exceptionnelles sur les publicités politiques, en interdisant les publicités qui déclareraient un candidat vainqueur avant la proclamation des résultats definitifs. Facebook a notamment annoncé que durant la dernière semaine que les candidats et leurs soutiens ne pourraient plus diffuser de nouvelles publicités, et devraient se limiter à celles qui auraient été créées auparavant, dans l’espoir d’éviter toute instrumentalisation d’évènements qui pourraient se produire pendant les jours précédant le vote.

La mise en place de ces limitations s’est heurtée à plusieurs problèmes techniques, les deux camps se plaignant d’avoir vu des campagnes parfaitement légitimes désactivées automatiquement. Dans un contexte très tendu, alors que Donald Trump et ses soutiens accusent sans preuves Facebook et Google de faire campagne pour Joe Biden, Facebook a dû préciser « qu’aucune publicité n’a été suspendue ou rejetée par un individu, ou pour des raisons politiques. Le problème était technique et généré par un système automatisé, et des publicités des deux côtés du spectre politique ont été concernées ».

Les réseaux sociaux omniprésent dans le quotidien des américains

Une ancienne une étude de 2019 du Pew Research Center, une organisation très respectée et fiable aux Etats-Unis, affirmait que 71% des adultes américains utilisaient Facebook, et 52% obtenaient leurs infos via Facebook, 74% utilisaient YouTube et 28% obtenaient leurs news via YouTube. Il y a quatre ans, la proportion d’adultes qui utilisaient les réseaux sociaux était de seulement 44%. Ce chiffre est passé à 54% en 2019 ! Il faut prévoir une forte augmentation en 2020. 

Les réseaux sociaux ne servent plus uniquement à communiquer entre ami(e)s, ils permettent de nos jours à s’informer, diffuser de la publicité, trouver des clients, et enfin déclencher un sentiment d’appartenance à un parti politique.

Un dicton dit « une photo vaut mieux que 1 000 mots ». Cela se confirme sur les réseaux sociaux…